Le livre de l'Apocalypse donne lieu à différentes interprétations, allant de l'historique pur au symbolisme. Il est rempli de scènes terribles, de souffrances et de mort. Mais à qui est-il destiné en premier lieu ? Et quel est son but ? Nous prédit-il notre avenir avec la fin du monde ou y a-t-il un message différent ?
Nous trouvons beaucoup de prophéties dans la bible. Mais à quoi servent-elles ?
Dieu, par l'intermédiaire de ses prophètes, prévient son peuple qu'il va dans la mauvaise voie. Il indique ce qui va arriver s'il ne change pas de voie. Cet avenir est donc la conséquence des actes idolâtres, la suite logique d'une mauvaise manière de vivre, l'aboutissement de l'abandon de Dieu. C'est donc un avertissement.
Savoir rend responsable. Un avertissement impose un choix : soit changer, revenir en arrière, se repentir, soit continuer dans la même voie et s'attirer les conséquences annoncées. L'acteur principal est donc l'homme, qui choisit ainsi son avenir par son choix.
L'objectif de la prophétie n'est pas d'annoncer un maximum de malheurs, mais de faire réfléchir et d'amener à la repentance. Dieu, dans sa grâce, offre à l'homme encore une chance de se rattraper. Il ne punit pas tout de suite, mais il veut que les hommes soient sauvés, qu'ils acceptent de revenir à lui en abandonnant le mal. Et il va sans dire que si l'homme se repent, Dieu l'accepte et annule la punition.
Une prophétie peut être détournée si on la sort de son contexte ou si on l'interprète mal. Elle devient alors de la voyance, de la prédiction de l'avenir, de la divination. Quelles en sont les conséquences ?
La divination annonce l'avenir, les évènements futurs. Elle ne tient pas compte du comportement actuel. Elle annonce des évènements sans lien avec le présent, indépendants de tous les choix pouvant être réalisés. Ce futur est donc inévitable.
La divination rend irresponsable. Elle ne propose aucun choix, mais donne un futur tout tracé. L'homme n'a donc rien à faire, et rien de ce qu'il fera ne pourra entraver cet avenir. Son avenir est comme pris en main par un être extérieur.
Dans le cas d'une prédiction de malheur, cette connaissance va apporter la peur, le désespoir et le fatalisme. La crédulité va d'ailleurs participer à l'accomplissement de la prédiction. De plus, elle engendre un mal-être depuis le moment présent jusqu'à ce que cela arrive. Et à ce moment-là, l'homme ne sera plus en état, physiquement, moralement et spirituellement, pour affronter normalement ou avec courage cette épreuve. L'anxiété l'amènera plutôt à perdre tous ses moyens et à être détruit par l'épreuve.
Pour ne pas arriver à de tels résultats avec l'Apocalypse, relisons ce livre et plaçons-nous dans son contexte.
L'apocalypse a été écrite dans un style littéraire propre à l'époque et la culture : le style apocalyptique juif. Il est rempli de nombreuses visions et de nombreuses allégories. Tout fait référence à la culture juive, que nous pouvons retrouver en partie dans l'Ancien Testament.
L'auteur, l'apôtre Jean, est exilé à Patmos, petite île au large de la Turquie. Missionnaire dans ce pays dont il connaissait les églises, il a été mis à l'écart par le gouvernement romain au début des persécutions. Attaché aux autres croyants traumatisés par les affres de la persécution, Dieu a pu lui inspirer un message de consolation et d'espoir, qu'il a pu faire parvenir aux églises pour les affermir pendant l'épreuve. Cette lettre, au contenu explicite pour les juifs uniquement, bien que codé pour ne pas compromettre la vie de ceux qui acheminaient le message, annonçait que Dieu n'oubliait pas son peuple, qu'il tenait les rênes de l'Histoire et qu'il aurait la victoire.
Bien que la prophétie ne s'adresse pas à nous directement ou qu'elle ne nous annonce pas la fin du monde, nous pouvons y puiser de nombreux enseignements. Comme pour toutes les autres prophéties de la bible qui se sont réalisées, nous pouvons apprendre des autres. Nous y voyons comment Dieu encourage son peuple pendant les temps difficiles. Nous y découvrons également une autre facette de Jésus-Christ, complémentaire à celle donnée par les évangiles, où Jésus est présenté comme un vainqueur, dans toute sa gloire et au-dessus de tout.